Déjà, la nuit tombait, et le jour s’effaçait. Ces mêmes journées qui passaient à une telle vitesse, cela en devenait presque incroyable. A peine levé le matin, en règle générale en tout cas, on découvrait que la soir approchait de plus en plus. Puis la nuit, puis un autre matin. Et cela recommençait dans un cycle infini. On touchait presque la monotonie. Martin était assis dans un confortable fauteuil de son logement d’étude, plongé dans ces questions existentielles sur le cycle de la vie. Le regard fixé sur le carton d’emballage vide posé sur sa table basse, il était parallèlement en proie à une grande hésitation. Il venait de s’empiffrer d’une pizza commandée quelques minutes auparavant et maintenant un dilemme l’empêchait de digérer correctement. Se plonger à nouveau dans un de ses livres de droit empilés sur son bureau, chose raisonnable qui l’occuperait, bien que pas spécialement amusante ? Ou aller faire un tour dans la charmante ville d’Adelaïde ? Non, parce qu’il tout simplement exclu qu’il se couche. Cet acte aurait provoqué cette routine qu’il haïssait au plus haut point, et qui aurait, par la même occasion, accélérer l’arrivée d’une autre journée. Depuis qu’il avait quitté la France, la vie de Martin n’était pas des plus passionnantes. Ces journées se résumaient à dormir, manger, étudier et chercher désespérément Maëva. De toute manière l’inactivité ne lui réussissait pas ce soir. Se levant souplement, parce que oui il est souple, Martin se dirigea vers son armoire. Peu de temps plus tard, Martin avait saisi une chemise à carreau rouge et blanc, une cravate noire, un slim noir, un cardigan gris et ses converses noirs. Il ose porter un cardigan avec des converses, oui ! […] Ouvrant les portes du Joe’s Bar, Martin se faufila parmi la foule déjà présente en se dirigeant vers le comptoir avant de commander une bière.