Adélaïde, seulement quelques jours que tu y aies, et tu as déjà l'impression que tu fais peut-être une erreur. Comment le retrouver. Non, tu n'avais pas pensé à ça en plaquant toute ta vie et t'envolant pour l'Australie. Tu n'avais pas pensé au fait que c'était une assez grande ville. Ainsi, retrouver Eden était carrément mission impossible. Devenir Tomb Raider en quelques jours, ce n'était pas facile, voir même très difficile. Et pourtant, au fond de toi, tu gardais cet espoir de le croiser aux abords d'une simple ruelle. Recroiser son regard, revoir sa bouille d'ange, et par dessus tout ressentir de nouveau son contact contre ta peau. Oui, il te manquait, il te manquait beaucoup plus qu'un simple meilleur ami pourrait manquer. Mais ça, tu n'osais pas encore te l'avouer, pas totalement en tout cas. Marchant sans réel but, ne cessant d'observer chaque homme pouvant avoir la même morphologie que lui, tu restas quelques instants bloquée sur une personne en particulier. Il lui ressemblait. De loin. Oui, mais tu savais que ce n'était pas lui. Non, tu l'aurais reconnu. Cependant, tu n'arrivais pas à faire autrement que regarder cet homme. Il te disait quelque chose, quelque chose de lointain, tellement lointain que tu ne savais pas. Sans réfléchir, tu décidas de t'en approcher, pour lui voir de plus près, juste ça, histoire de trouver peut-être quelque chose en rapport avec le blocage qu'il exerçait sur toi. Maintenant à quelques mètre de sa hauteur, tu te stoppes en croisant ses yeux. Tu savais, ce n'était pas une hallucination, tu le connaissais, oui, à cette époque, tu étais encore au lycée. « Syl, c'est toi ? » Vous vous étiez tous les deux arrêtés, l'un en face de l'autre, et vous vous fixiez. Peut-être fais-tu erreur, quelle était la probabilité que tu croises ton premier amour aussi loin de la France, là où vous aviez vécu votre idylle ?

Un sourire s'échappa de ses lèvres. Non, ce n'était pas un coïncidence, non, c'était bien lui, tu en étais sûre maintenant. « April.. C'est.. dingue, j'y crois pas. » Un sourire vint également se loger contre tes lèvres. Cette voix, elle n'avait pas changé au moins. Non, c'était toujours la même. Il s'approcha doucement, et te pris dans ses bras. Bon dieu, qu'est-ce qu'il avait grandi encore. Cette étreinte te reporta dans le passé, te compressant le coeur instantanément. flashback. Tu le regardais, sans le lâcher. Ca y est, tu n'avais plus tenu, tu le savais depuis près d'un mois, un mois que tu savais que tu allais déménager. Lui annoncer avait été dur, mais voilà, maintenant c'était fait. Ta vision devenait de plus en plus trouble. Tu devais partir dans quelques jours. « Tu sais que je t'aime Syl. » Sans réfléchir tu te jetas dans ses bras, bras qui se refermèrent autour de ton petit corps frêle. fin flashback. Sylvestre, c'était ta première fois, ton premier copain, celui qui avait su prendre une place importante dans ton coeur, et le recroiser était tellement étrange, tellement étonnant. Tu le cherchais, lui, Eden, et tu tombais sur Sylvestre. « Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu fais ici ? » Te demanda-t-il tout en relâchant doucement l'étreinte. Tu lui rendis son sourire. « Tu ne vas pas me croire mais .... Je viens d'arriver, il y a même pas une semaine. » Oui, tu souriais, pour la simple et bonne raison que ça ressemblait exactement à votre rencontre. Toi, petite paumée, et lui, en gentlemen qui t'aide. « Mon dieu, Syl, ça remonte à ... à il y a tellement longtemps. J'en reviens pas, de te croiser, ici. » Un visage familier, oh oui, ça te faisait énormément de bien, tu n'étais peut-être pas si perdue dans cette ville. « Et toi alors ? Tu as quitté la France ? » C'était étrange, totalement incertaine, tu n'alignais plus aucune pensées censées.

Il veut la retenir. Mais elle doit partir, il le sait. Ça lui brise le coeur, ça va être dur, ils s'aiment, tout ça aussi il le sait. Il ne pleure pas, il lui fait un dernier signe de la main après l'avoir serrée contre lui. Il ne veut pas lui montrer comme ça le touche, il ne veut pas lui faire de peine. Il gardera toujours cette image d'elle, à contre-jour dans le crépuscule, s'en allant alors. À peine tournés les talons que ses larmes couleront. Eh oui, lui aussi, il pleurait d'amour. (...) Je la dévisage, je n'y crois pas. Je viens de la relâcher, mais j'ai l'impression que de la serrer contre moi m'a fait traverser les époques. J'ai l'impression de nouveau d'avoir dix-sept ou dix-huit ans et d'être fou amoureux de la plus belle fille du lycée. Elle me sourit. Elle est toujours aussi belle. Plus encore, même. « Tu ne vas pas me croire mais .... Je viens d'arriver, il y a même pas une semaine. » Je me mets carrément à rire doucement, comme un gosse. C'est tellement fou. J'ai encore plus l'impression d'avoir été jeté dans une faille du temps et de l'entendre me dire la même chose il y a plusieurs années en arrière. « Et t'as besoin de mon aide ? » je lui demande, comme avant, comme si elle avait de nouveau besoin de moi comme aux premiers jours en France qu'elle avait passé à l'époque. Quand je lui avais fait visiter Paris, cette Paris que je ne connaissais peut-être pas très bien moi non plus. Mais pour elle, j'aurais appris toutes les rues d'une ville par coeur s'il l'avait fallu. « Mon dieu, Syl, ça remonte à ... à il y a tellement longtemps. J'en reviens pas, de te croiser, ici. » Je compte machinalement. Ça me semble être une autre vie. « Hum ça fait bien euh... quatre ans non ? » Trois, quatre, cinq peut-être, tu ne sais plus trop et au fond, ça n'a pas d'importance. Elle est là devant toi. Elle t'a manqué, bien plus que tu n'as toujours voulu le savoir. « Et toi alors ? Tu as quitté la France ? » Je hoche doucement la tête, mon sourire faiblissant tout de même un peu. C'est plus fort que moi. Je passe une main dans ma nuque. Elle a le droit de savoir. Après-tout, elle a réellement fait partie de moi, il y a quelques années de ça. « Oui, je... J'ai reçu une horlogerie en héritage,... à la mort de mon père. » Je soupire doucement, haussant les épaules, comme pour éviter qu'elle n'éprouve une quelconque pitié pour moi. J'avais peut-être l'air d'un gosse, mais ça restait la plus grande tragédie de ma vie. Je regarde les alentours, retrouvant mon sourire malicieux. « Tu as un peu de temps là ? On pourrait aller boire un café ou je ne sais pas... » En fait, j'ai trop peur de la quitter maintenant tout de suite et de ne jamais la revoir pour de bon cette fois.

Il éclate de rire, réellement, un rire qui te fait encore voyager des années en arrière. Jamais tu n'aurais imaginé le recroiser un jour. Vous vous étiez séparés à travers des larmes, surtout les tiennes, et puis vous aviez tenté de garder le contact. Oh oui, vous avez essayé, mais la distance était bien trop dur, finalement, vous vous étiez dit au revoir, pour de bon. Le revoir, c'était comme un signe pour toi. « Et t'as besoin de mon aide ? » Tu lui souris, évidemment, repensant à ce premier jour dans ce lycée à Paris, toi, parlant à peine cette langue inconnue, te débrouillant de peu. Et lui, venant à ta rescousse. Il était certainement le lycéen le plus agréable, le plus attirant, et le plus gentil de toute l'école. Alors oui, tu avais craqué pour lui. « Je ne dis pas non à un gentlemen de plus. » Tu ne te sentais plus perdue, plus totalement. un repère, c'était un besoin vital. Toi qui commençais à te demander ce que tu faisais là, si c'était réellement une bonne idée de venir ici. Là, tu te rendais compte que oui, c'était une bonne idée, ça te donnait encore plus d'espoir pour retrouver Eden. « Hum ça fait bien euh... quatre ans non ? » Tu réfléchis quelques secondes en haussant les épaules. « Peut-être même plus il me semble. » Tu fais alors la curieuse. Tu lui demandes en quelques sortes ce qu'il fait ici. Ce n'est pas bien. Pourquoi ? Parce qu'il t'a posé la question en premier et que tu ne lui as pas vraiment répondu. Non, parler de toi, c'était toujours aussi délicat. Mais il y avait une autre raison, une raison qui te faisait peur d'ailleurs. Oui, tu n'avais pas voulu lui dire que c'était pour un homme que tu avais traversé des milliers de kilomètres pour venir ici. Le pourquoi ? Tu ne voulais certainement pas y penser. « Oui, je... J'ai reçu une horlogerie en héritage,... à la mort de mon père. » Tu restas sur le cul alors qu'il haussait les épaules. Oui, il avait du entendre cette phrase des millions de fois, du coup, tu la gardas pour toi. Lui présenter tes condoléances ne servirait à rien. Cependant, tu étais triste d'un coup, oui, le voir dans cet état. Tu vis dans ses yeux cette petite lueur s'éteindre. Il avait perdu son père, et tu étais bien placée pour connaitre sa relation avec lui. Tu l'avais même connu son père. Syl n'avait jamais eu la même relation que tu avais avec ton propre père. Ca faisait près de trois ans que tu n'avais plus de contact avec eux. Trois ans qu'il avait d'ailleurs décidé de te couper les vivres. Pour toute réponse, tu lui pris doucement la main pour la caresser délicatement, avant de la relâcher. Ce contact t'avait électrisé. « Tu as un peu de temps là ? On pourrait aller boire un café ou je ne sais pas... » Tu voulais qu'il sourit, encore, qu'il pense à autre chose. Est-ce que tu avais mieux à faire que boire un café ou autre avec lui ? Certainement pas ! Cependant, tu n'allais pas dépenser tous tes sous non plus, tu avais à peine de quoi payer ton hôtel. Tiens, d'ailleurs, fallait vraiment que tu trouves un appartement. A noter dans les choses à faire. « Avec plaisir Syl, on a du temps à rattraper, et puis, je t'avoue que je ne connais personne ici alors sortir un peu ne va pas me faire de mal. Je te suis, montres moi ce que je dois savoir. » Ta dernière phrase était exactement celle que tu lui avais dit lorsqu'il t'avait proposé son aide, des années en arrière. Un petit silence s'installa pendant que vous arriviez vers le café-bar. « Ce n'est pas trop dur d'être à la tête d'une entreprise ? » Poser des questions. Ta technique pour ne pas parler de toi.

Je me souviens encore comme je l'avais aidée à s'intégrer dans le lycée. Je lui avais présenté mes amis, c'était devenu les siens. Je lui parlais de mon futur, et c'était devenu le notre. Ça avait été... comme une évidence. « Je ne dis pas non à un gentlemen de plus. » Je fais mine d'être suspicieux et fronce un peu les sourcils, amusé, en lui répliquant alors, feignant d'être jaloux : « Un de plus ? Donc il y en a déjà un ? » je fais en me mettant à rire, lui montrant bien que je plaisante, et qu'elle ne doit pas se sentir forcée de répondre. De toute façon, ça ne me regarde pas. J'espère bien pour elle qu'elle a sa propre vie depuis notre histoire, tout comme j'ai la mienne.. Bon d'accord, je ne sais pas vraiment comment je peux qualifier ma relation avec Nevaeh de toute façon. « Peut-être même plus il me semble. » Je secoue les épaules, je n'en sais rien en fait, peut-être a-t-elle raison. Je vois bien qu'elle semble désolée, pour mon père. Bien sûr qu'elle le connaissait. Il était le seul que je pouvais lui présenter de toute façon, le seul qui était là. « Avec plaisir Syl, on a du temps à rattraper, et puis, je t'avoue que je ne connais personne ici alors sortir un peu ne va pas me faire de mal. Je te suis, montres moi ce que je dois savoir. » Je suis ravi qu'elle accepte, ravi de pouvoir passer du temps avec elle ! Je lui lance un sourire radieux. Je me souviens. La dernière phrase qu'elle a dit, c'est celle qu'elle m'a dit il y a ... des années lors de notre rencontre. Je suis touché qu'elle se souvienne de tout ça. Qu'elle veuille me prouver qu'elle n'a rien oublié. Moi non plus je n'ai rien oublié. Ni la clarté de son sourire, ni le goût de ses lèvres, ni la chaleur de de notre première nuit ensemble. Je me souviens de tout. Mais c'est pas forcément le meilleur moment pour lui dire, n'est-ce pas ? Attendons un peu. Je sais pas qu'est-ce j'attends exactement.. mais voilà. Nous marchons alors, je la dirige vers un café sympathique. « Ce n'est pas trop dur d'être à la tête d'une entreprise ? » Je sais que c'est sa façon pour ne pas parler d'elle. Mais je sais aussi que je la connais et que son interrogatoire viendra également. Je la fais entrer en lui tenant la porte et lui désignes une table lire où on peut s'installer. En attendant que vienne le serveur, je lui réponds alors. « Non ça va. C'est un peu compliqué au début et j'ai dû apprendre sur le tas donc j'ai eu besoin de vite assimiler. Et franchement, n'avoir personne au-dessus, c'est drôlement agréable. » Je souris, et impulsivement, comme une ancienne habitude, je me penche et pose ma main sur la sienne sur la table sans trop m'en rendre compte. « Bon April.. Allez, parle-moi de toi, j'veux tout savoir depuis que t'es partie, t'as le droit de rien me cacher, je sais quand tu mens. » Je lui demande ça avec un sourire rayonnant, voulant réellement "rattraper le temps perdu" comme elle l'a dis elle-même.

« Un de plus ? Donc il y en a déjà un ? » C'était une simple plaisanterie, et tu savais que tu n'avais pas à répondre mais cette phrase tourna dans ton cerveau. Est-ce qu'il y en avait vraiment déjà un ? Ta relation avec Eden n'était pas une relation amoureuse et ne l'avait jamais été. Malheureusement ? Surement, tu ne serais pas là sinon. Non ? Tu ne savais plus, et tu ne voulais pas y penser. Surtout pas. Vous décidez alors d'aller dans un café non loin. Tu le suivis, docilement, ne sachant pas où il t'amène. Finalement, vous vous installez à une table libre, l'un en face de l'autre. Toi silencieusement, jusqu'à ce que tu poses une question pour éviter les siennes. Sauf que voilà, Syl, il te connaissait, s'il se rappelait de tout ça, il se rappellerait de tes vices également. « Non ça va. C'est un peu compliqué au début et j'ai dû apprendre sur le tas donc j'ai eu besoin de vite assimiler. Et franchement, n'avoir personne au-dessus, c'est drôlement agréable. » Tu souris à sa remarque. « Tu m'étonnes. » Tu semblait si jeune d'un coup, toi, encore en pleine étude, vers la fin, c'est sûr, mais quand même toujours simple étudiante. Soudaine, il posa délicatement sa main sur la tienne. Ce nouveau contact te remonta de nouveau sourire. Comme lors de cette nuit, votre première fois, à tous les deux. Ca n'avait pas été prévu ce soir là, c'était venu, naturellement, et repenser à tout ça te donna des frissons, il fallait absolument que tu te changes tes idées, et vite avant de commencer à devenir rouge de honte. « Bon April.. Allez, parle-moi de toi, j'veux tout savoir depuis que t'es partie, t'as le droit de rien me cacher, je sais quand tu mens. » Evidemment, à ton tour de répondre à des questions. Tu gardes ton sourire sur les lèvres avant de lui répondre. « Oh, tu sais pas grand chose je ... » Tu baisses les yeux, pourquoi lui mentir ? Tu n'avais aucune raison, il t'avait bien dit pour son père. Automatiquement, tu relèves les yeux, et le fixes, nostalgiquement. « Je ... en fait non, il s'est passé pas mal de choses depuis ce temps. Pas forcément de belles choses. J'ai enfin rétorqué contre mes parents, un an après avoir t'avoir ... quitté. » Oui, toi et tes parents, ça n'avait jamais été le grand amour, et il le savait. « Du coup, j'ai pris un appartement avec un ami. Pendant un an c'était la guerre, jusqu'à ce que ... Jusqu'à ce que mon père décide de me renier. » Un triste sourire s'afficha sur tes lèvres, même si tu n'avais jamais eu de bonnes relations avec ta famille, les perdre t'avais fait souffrir. « Ca fait trois ans que je n'ai plus de nouvelle d'eux. »

Je me souviens de cette nuit par coeur, comme un film que j'aurais enregistré dans ma mémoire à force de me le repasser lorsque j'étais seul la nuit et que sa douce présence me manquait. Un amour de jeunesse, comme on dit, n'est-ce pas ? « Oh, tu sais pas grand chose je ... » Je fronce les sourcils et elle s'arrête. Ce n'est pas moi qu'elle va duper et elle le sait. Comme pour l'encourager, je caresse sa main de la mienne, sans l'avoir retirée. Je sens qu'elle va enfin se lancer et tout me raconter. Je suis prêt. Prêt à l'écouter. « Je ... en fait non, il s'est passé pas mal de choses depuis ce temps. Pas forcément de belles choses. J'ai enfin rétorqué contre mes parents, un an après avoir t'avoir ... quitté. » Je hoche doucement la tête, je me souviens des soirs où elle se réfugiait chez mon père et moi – mon père, il l'adorait, parfois j'avais l'impression qu'il la traitait comme son deuxième enfant – parce que les temps avec ses parents étaient durs. J'attends doucement la suite, sans vouloir l'interrompre. « Du coup, j'ai pris un appartement avec un ami. Pendant un an c'était la guerre, jusqu'à ce que ... Jusqu'à ce que mon père décide de me renier. » Je laisse un hoquet de surprise m'échapper et fronce les sourcils, serrant sa main. « Ça fait trois ans que je n'ai plus de nouvelle d'eux. » Je laisse passer un petit silence, puis secoue la tête, comme affligé. « Il t'a reniée entièrement ? Mais.. mais comment tu t'assures, April ? J'veux dire, t'es sûrement encore étudiante, comment est-ce que tu survis ? » Ça m'inquiète. Oh oui, énormément. J'ai beau n'avoir jamais vraiment manqué d'argent, j'ai toujours été touché par les gens qui le sont, sans en éprouver de la pitié. Plutôt cette envie de les aider. Alors si en plus il s'agit de ma petite April... Là sur le moment, j'aurais envie de me lever et de la prendre dans mes bras, car je n'aime pas la voir triste comme ça. « Je suis désolé, en effet, c'est pas très gai.. Ecoute, j'suis là maintenant, ok ? T'es plus toute seule. » Ça veut dire quoi ça ? On dirait presque que j'oublie tout le reste. Presque que je lui demande qu'on recommence tout, elle et moi. Je sais pourquoi que je n'en ai pas le droit. J'sais pourtant qu'une autre blonde empoisonne mon esprit pour le faire sien.

Voilà, il savait. Tu te sentais mal dans un sens, par rapport à lui, qui avait perdu son père. Toi, tu n'arrivais même pas à garder le contact avec eux. Mais tu avais tes raisons, raisons qu'il connaissait d'ailleurs. Il avait eu de la chance, tes parents ne l'avaient pas détesté lorsque tu avais tenté une approche pour la rencontre. Ce n'était non plus le grand amour. Par contre, le père de Syl, lui avait été comme un deuxième père, ou un premier, à voir. Il avait toujours été là pour toi, t'ouvrant la porte lorsque ça n'allait pas. C'est aussi ce qui avait fait qu'entre vous, ça avait marché. Vous étiez plus que complices. Il serrait doucement ta main au fil de tes paroles, ça t'aidait, inconsciemment. Comme avabt, comme lorsque tu lui expliquais que tu te sentais invisible aux yeux de tes parents. « Il t'a reniée entièrement ? Mais.. mais comment tu t'assures, April ? J'veux dire, t'es sûrement encore étudiante, comment est-ce que tu survis ? » Tu lui lança un faible sourire, tu ne voulais pas qu'il s'inquiète pour toi, il avait certainement ses soucis, lui aussi. Cependant, le voir si prévenant envers toi ne te faisait pas de mal, au contraire. « Oh tu sais, ce n'est pas facile tous les jours, mais ne t'inquiète pas pour moi, c'est juste le temps de trouver un boulot. Surtout que j'ai dépensé toutes mes économies en venant retrouver mon meilleur amie.» Ton meilleure ami ? Oui, officiellement, c'est ce qu'il était non ? En tout cas, en partant il était ton meilleur ami, peut-être plus dans ton coeur, certes, mais Syl avait-il vraiment besoin de savoir ? Au fond, tu ne voulais pas lui dire, comme une petite voix qui ne voulait pas te laisser faire. « Oui, toujours étudiante, j'approche de la fin en tout cas, mais bon ... C'est bien le mot, je survis. Je ne sais pas comment tu fais, je n'arrive pas à te cacher mes problèmes. Je suis désolée de t'embêter avec tout ça. » Oui, tu te sentais mal. « Je suis désolé, en effet, c'est pas très gai.. Ecoute, j'suis là maintenant, ok ? T'es plus toute seule. » Que voulait-il dire ? Que tu n'étais plus toute seule ? Comptait-il rester avec toi ? Tu ne savais pas trop où il voulait en venir, mais ce qui te faisait le plus peur était surement cette partie de ton esprit qui croyait ses paroles, mais qui par dessus tout les espérait. Imbécile. « Merci beaucoup Syl, franchement, ça m'enlève un poids, même si tu sais que je ne vais pas accepter. » Vos deux cafés arrièrent à ce moment, tu remercias la serveuse, avant de te concentrer de nouveau du Sylvestre. Le revoir te rendait encore nerveuse. Tu n'arrivais pas à y croire, et pourtant, il était là. « Mais arrêtons de parler de moi, je n'ai pas envie de passer pour cette pauvre petite, je ne veux pas que tu aies pitié de moi. » Un sourire triste s'afficha alors sur tes lèvres.

Ça avait toujours été comme ça entre nous. Elle connaissait pratiquement tout de moi, et je connaissais pratiquement tout d'elle. Et puis la distance et le temps nous avaient séparés et je voulais tout rattraper, je voulais tout savoir d'elle de nouveau, je me sentais infiniment protecteur envers elle, sans que je ne sache bien pourquoi. Mais elle ne devait pas tout savoir de moi à présent... Pour tout vous dire là face à elle, je préférais me croire comme ce Sylvestre d'antan que celui d'aujourd'hui. Je crois que j'ai honte de ce que je suis devenu. Honte d'être tombé si facilement dans cette putain de drogue. « Oh tu sais, ce n'est pas facile tous les jours, mais ne t'inquiète pas pour moi, c'est juste le temps de trouver un boulot. Surtout que j'ai dépensé toutes mes économies en venant retrouver mon meilleur amie. » Rassuré, je hoche la tête et sourit. Même si je suis un peu jaloux, oui vaut mieux l'avouer non ? Je la regarde avec un fin sourire. « Tant que tu as quelqu'un, je suis rassuré. Mais j'veux pas que tu hésites, ok ? J'vais te redonner mon numéro de téléphone, tu peux m'appeler n'importe quand. » Joignant le geste à la parole, je le griffonne sur un coin de nappe, la déchirant pour la lui tendre, comme un adolescent qui donne son numéro à la fille qui lui plait secrètement. « Oui, toujours étudiante, j'approche de la fin en tout cas, mais bon ... C'est bien le mot, je survis. Je ne sais pas comment tu fais, je n'arrive pas à te cacher mes problèmes. Je suis désolée de t'embêter avec tout ça. » Je fronce les sourcils et me penche de nouveau vers elle. « April. J'veux plus t'entendre dire pareille chose ! Tu ne m'embêtes pas, loin de là ! » je fais en riant doucement, amusé par sa culpabilité à fleur de peau. Je caresse toujours sa main, j'ai du mal à la lâcher, comme si j'avais peur qu'elle ne disparaisse d'un seul coup. « Merci beaucoup Syl, franchement, ça m'enlève un poids, même si tu sais que je ne vais pas accepter. » Je soupire et hoche la tête. Oui, elle a raison, je le sais. Mais je tiens quand même à ce qu'elle sache que je suis là. Et que je peux l'aider. Ça me tue de me dire qu'elle aurait besoin de mon aide et qu'elle n'ose juste pas demander. « Mais arrêtons de parler de moi, je n'ai pas envie de passer pour cette pauvre petite, je ne veux pas que tu aies pitié de moi. » Je fronce les sourcils. J'entoure mes mains autour de mon café et en boit une première gorgée – brûlante d'ailleurs, je me crame la langue et le palais au passage. « Rosie, j'ai pas pitié de toi ! Ça me touche tout ce qui t'es arrivé, et je n'veux pas rester en retrait juste parce que tu as honte ou quoi que ce soit, pas de ça entre nous, d'accord ? » Rosie. Je l'appelais comme ça, quand on sortait ensemble. Je l'appelais comme ça, quand on n'était que tous les deux, c'était son petit surnom. Je ne me suis même pas rendu compte que je l'ai appelé comme ça. Et puis, mes paroles me visent clairement. N'est-ce pas ce que je fais ? Taire mes problèmes parce que j'en ai trop honte ? Si. Mieux vaut qu'elle croit qu'il n'y ait que la mort de mon père, même si les tatouages qu'elle peut deviner dans mon cou et sur mes bras témoignent bel et bien d'une période difficile.

« Tant que tu as quelqu'un, je suis rassuré. Mais j'veux pas que tu hésites, ok ? J'vais te redonner mon numéro de téléphone, tu peux m'appeler n'importe quand. » Tant que tu as quelqu'un ? Ah oui, ton meilleur ami. Tu avais dit que tu étais venue le retrouver, mais tu n'avais pas mentionné le fait que tu ne l'avais toujours pas retrouvé par contre. Tu lui lanças une petite grimace. Lui dire ? Tu ne savais pas pourquoi, mais tu ne parlas pas. Il griffonna alors sur la nappe de la table du café-bar dans lequel vous étiez, avant de déchirer le petite bout de papier et te le donner. Ca te fit vraiment chaud au coeur, tu ne savais pas pourquoi. Peut-être parce que du coup, ça ne ressemblait vraiment pas à des paroles en l'air certainement. C'était du concret, du pur. Il était là. « Merci. » Soufflas-tu, plus gênée qu'autre chose. Oui, gênée qu'il veuille t'aider. Tu ne pus t'empêcher cependant de lui signifier que tu ne voulais pas l'embêter avec tous tes problèmes. « April. J'veux plus t'entendre dire pareille chose ! Tu ne m'embêtes pas, loin de là ! » Un petit sourire gênée, mais c'était aussi un sourire qui voulait tout dire. Un sourire de remerciement, un sourire qui lui montrait qu'il était bon, bon envers toi. Qu'il ne te laissait pas tomber, alors qu'au final, peut-être l'avais-tu laissé tomber en suivant tes parents. Tu n'avais certes, pas eu le choix. Changer de conversation était peut-être la meilleure des choses à faire, c'est ce que tu pensais. « Rosie, j'ai pas pitié de toi ! Ça me touche tout ce qui t'es arrivé, et je n'veux pas rester en retrait juste parce que tu as honte ou quoi que ce soit, pas de ça entre nous, d'accord ? » Ce surnom. Il te comprima le coeur, te pinça le coeur, alors que tu n'avais plus aucun contact avec lui. Il s'était emparé de sa tasse quelques minutes auparavant. Tu baissas les yeux, doucement, te concentrant sur cette tasse, n'osant plus le regarder. Rosie. C'est ainsi qu'il t'appelait lorsque vous étiez encore ensemble. Heureux et amoureux. Tu ne savais même plus quoi dire. « Je ... » J'étais déstabilisée, en quelques secondes, il m'avait perdu à mes pensées. Tu l'entendais, affreusement fort, dans ton esprit. T'appeler, te susurrer des mots doux à l'oreille, te dire des je t'aime. Tu ressentais ses bras autour de ta fine taille, ses yeux poser sur toi. Bon dieu, il fallait que tu te reprennes, il avait sa vie maintenant, tu venais du passé, et puis tu avais ta vie, tu étais venue dans cette ville dans un but précis. « D'accord ... Je suis d'accord, mais, parle moi de toi Syl. S'il te plait. Parle moi de toi, de ta vie, de tes amis. » Tu avais besoin de l'entendre dire à quel point il était heureux maintenant, que ça ne servait à rien de garder tes pensées du moment en tête. Entendre qu'il n'avait pas besoin de toi. Même si au fond, tu voulais qu'il ai besoin de toi. Prenant ta tasse et buvant une gorgée, tu réussis machinalement à reposer ton regard sur lui, le détaillant. Il avait changé, il était devenu un homme. Un homme très beau. Il avait toujours ce regard parfait, ses yeux lumineux, qui avaient cependant perdu un peu de leur clarté. Descendant le long de son coup, tu remarquas quelques petites choses qui étaient nouvelles. Des bouts de dessin, des tatouages pour être exact. De même le long de son bras dénudé par le t-shirt qu'il portait. Tu lui lanças un petit sourire d'encouragement, pour lui montrer que tu attendais qu'il parle, mais aussi pour le rassurer sur ton état. Tu étais faible, c'est vrai, mais ça, ça devait venir du fait que tu n'avais pas mangé depuis près de deux jours.

Elle me remercie mais je hausse les épaules. Elle n'a pas besoin de me remercier. C'est normal. Si je n'aide plus ceux qui ont réellement compté pour moi, alors je suis définitivement bon pour l’abattoir. Rosie. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Je n'aurais jamais dû l'appeler comme ça. Elle va croire que c'est parce que je suis prêt à recommencer comme avant. Au fond... n'est-ce pas vrai ? Non ! Je ne peux pas. L'image de Nevaeh me frappe de plein fouet et je secoue la tête. « Je ... » Merde, elle est aussi troublée que moi. Mais quel idiot je fais, je vous jure... Je baisse les yeux, fuyant son regard de peur qu'elle m'en veuille de ramener ainsi des souvenirs en plein jour et surtout, des années plus tard. « D'accord ... Je suis d'accord, mais, parle moi de toi Syl. S'il te plait. Parle moi de toi, de ta vie, de tes amis. » Je relève mes yeux clairs vers elle, cherchant son beau regard bleuté. Je croise le sien et elle me sourit. Je me mordille la lèvre. Mais que lui dire ? Ma vie ? Elle se résume à faire semblant d'être un horloger clean et bien élevé, à faire croire que j'ai une vie de rêve, à cacher que j'ai besoin de ma dose fréquemment pour ne pas devenir fou et violent. Mes amis ? Hum... Ils sont peu, très peu, trop peu peut-être, mais qui me supporterait bien longtemps ? J'ignore comment Nevaeh fait à vivre chez moi. Et pourtant, je ne peux pas me passer d'elle, même si je n'trouve qu'à la rabaisser à longueur de temps, comme elle le fait également elle. « Oh ben tu sais.. Je sais pas, c'est... J'aurais tant de choses et pas assez à la fois à te dire. » Je me mets à rire. Non, ce n'est pas drôle, mais je me fais rire tout seul tant je mens pitoyablement mal face à elle. Je me penche doucement. « Je suis en colocataire avec une étudiante en astronomie, mes journées se passent généralement dans ma boutique, les soirées dans les bars ou les pubs quand j'ai envie de sortir. J'ai une petite chienne aussi ! Et euh.. voilà. » Je frotte mes mains entre elle, prenant une nouvelle gorgée de mon café, espérant que ça lui suffise. Pour ça il faut que j'enchaîne. « Ça te dit qu'on aille un peu se promener après ? J'connais un parc ravissant. »

Il mordille sa lèvre inférieure, tu l'observes, machinalement. « Oh ben tu sais.. Je sais pas, c'est... J'aurais tant de choses et pas assez à la fois à te dire. » Il se mets à rire, tu ne sais pas pourquoi. Tu te répètes sa phrase dans tous les sens, tu n'arrives pas à comprendre ce qui peut le faire rire. Peut-être ne l'as-tu pas totalement écouté. « Je suis en colocataire avec une étudiante en astronomie, mes journées se passent généralement dans ma boutique, les soirées dans les bars ou les pubs quand j'ai envie de sortir. J'ai une petite chienne aussi ! Et euh.. voilà. » Un sentiment qui ne devrait pas être là s'empara de toi. Oui, ça te compressait le coeur, ça t'envahissait, et tu devenais soudainement trop curieuse. Curieuse par rapport à cette colocataire. Pourquoi ? Pourquoi ce besoin d'en savoir plus ? Pour la simple et bonne raison que la colocation, dans ton cas, avait été plus qu'une simple colocation entre amis. Alors oui, c'était surement la jalousie qui s'engouffrait dans ton corps. Mauvaise chose, tu n'avais pas le droit d'être jalouse, certainement pas. Après tout, qui étais-tu pour te le permettre ? Une pauvre fille paumée surement. Tu te secouas légèrement tout en finissant ta tasse de cagé. « Je vois je vois. » Tu voulais en savoir plus, mais tu n'eus pas le temps de demander. « Ça te dit qu'on aille un peu se promener après ? J'connais un parc ravissant. » Tu étais plutôt contente qu'il te propose quelque chose du genre. Oui, tu n'avais pas tellement envie de le laisser partir. Pas si tôt. Tu hochas la tête en lui répondant. « Oui, avec plaisir, je te suis. » Tu avais encore des questions, des envies, un besoin d'en savoir plus, comme si tu voulais rétablir le manque entre vous, le manque de toutes ces années. « Puis, tu n'as pas le droit de partir, je n'en ai pas finis avec toi. » Ca annonçait la couleur, en espérant qu'il ne fuit pas évidemment. Lorsque le serveur passa, tu l'interceptas doucement en lui demandant la note avec politesse, avant de poser de nouveau ton regard sur Sylvestre. Il t'avait appelé Rosie. peut-être aurais-tu du répondre quelque chose, mais tu n'avais pas su quoi. « Tu penses que ça te dérangerait de me parler de tes ... tatouages ? » Observatrice, oh oui, ça tu l'étais.

« Je vois je vois. » Et c'est tout. Je n'sais pas ce que j'espérais. J'peux même pas dire que j'espérais la voir un minimum jalouse, enfin... si un peu, c'est peut-être ça. Et pourquoi, hein ? Aucune raison qu'elle décide de se montrer jalouse. Nous ne sommes plus ensemble. Elle intercepte le serveur mais quand il arrive, je paye pour nous deux sans lui laisser le temps de protester quoi que ce soit. Je lui fais un clin d'oeil comme pour parer à une quelconque protestation et remercie le serveur, me levant alors pour lui faire signe de me suivre. « Oui, avec plaisir, je te suis. Puis, tu n'as pas le droit de partir, je n'en ai pas finis avec toi. » Parfait. J'aurais été bien peiné qu'elle refuse... et là, je suis ravi de savoir qu'elle comptait elle aussi rester un peu plus longtemps avec moi. J'ai envie de rattraper le temps perdu, de redevenir cet adolescent que j'étais quand elle était avec moi. Je la laisse sortir, puis sors à mon tour, prenant la ruelle à droite en direction du parc. « Tu penses que ça te dérangerait de me parler de tes ... tatouages ? » Question soudaine. Je tourne la tête vers elle, un peu surpris, puis souris, baissant les mains vers mon bras gauche où l'on peut les deviner. « Hum... seulement si t'es sage. » je fais d'un ton malicieux, avant de rire. « Bien sûr, une fois qu'on sera seuls au parc, j'ai pas envie de m'exhiber devant tout le monde. » Je ris encore, lui prenant le bras pour la faire tourner. Nous rentrons dans le parc et je marche sur ces sentiers que je connais bien maintenant, après avoir passé quatre ans à les parcourir, tu parles ! Je la dirige vers un banc. Là, comme "promis" bien que c'était implicite, je retire mon t-shirt et le pose sur le dossier du banc. Je tente de rester des plus naturels. « Bon alors celui-ci, je désigne, sur mon épaule droite, une fleur ouverte, c'est pour l'amour en règle général. Les gens pensent toujours que j'y crois pas mais bon toi, tu sais qu'au fond, j'y crois à toutes ces conneries. » Je tends mon bras gauche et grimace, amusé. « Bon là y a beaucoup de choses mêlées hmm... Y a une tête de femme, avec les yeux vides, c'est assez bizarre mais c'est pour symboliser cette mère que je n'ai jamais eu, comme tu l'sais, 'fin ma mère.. bon bref. Ensuite euh y a de tout, les ailes d'un aigle, quelques nuages, peut-être pour symboliser mon envol. Il y a quelques étoiles aussi, pour symboliser mon père. » Je me perds doucement, avant de baisser les yeux vers mes jambes et de relever vers elle un regard taquin. « Et j'en ai un autre, où il y a marqué "Vanité" euh.. plus bas. Juste à la limite... » je fais, l'air innocent, même si j'imagine qu'elle a très bien compris. Je cherche son regard, espiègle.

Il paya la note du café sans te laisser le temps de faire quoique ce soit. Gentlemen. Oui, mais surtout un très très bon ami. Tu t'en rendais de plus en plus compte. Vous n'aviez jamais été vraiment ami, dans le sens où immédiatement vous ressentiez bien plus l'un pour l'autre. Tu acceptas ensuite d'aller au parc avec lui, toute souriante, avant de demander plus d'informations sur les bouts de tatouages que tu pouvais deviner. « Hum... seulement si t'es sage. Bien sûr, une fois qu'on sera seuls au parc, j'ai pas envie de m'exhiber devant tout le monde. » Tu souris devant son rire tout en le suivant. « Je suis toujours sage voyons. » Vous arrivèrent ensuite dans le parc. Il était bien vert, vraiment, ce qui te surprenait vu la chaleur qui pouvait faire ici. Comme quoi, Adélaïde était une ville très bien entretenue. Aucun doute là-dessus maintenant. Tu lui suivis jusqu'à un banc où immédiatement, il retira son t-shirt. Tu restas quelques secondes sans expression, le détaillant. Mon dieu. Il était beau, plus que beau, parfait. Ce corps que tu avais touché des centaines de fois auparavant était différent. Certes. Mais pas tant que ça. Tu arrivais quand même a retrouver quelques familiarités avec le passé. Légèrement honteuse de le regarder si intensivement, tu redressas le regard vers son visage ne voulant pas passer pour une perverse. « Bon alors celui-ci c'est pour l'amour en règle général. Les gens pensent toujours que j'y crois pas mais bon toi, tu sais qu'au fond, j'y crois à toutes ces conneries. ... Bon là y a beaucoup de choses mêlées hmm... Y a une tête de femme, avec les yeux vides, c'est assez bizarre mais c'est pour symboliser cette mère que je n'ai jamais eu, comme tu l'sais, 'fin ma mère.. bon bref. Ensuite euh y a de tout, les ailes d'un aigle, quelques nuages, peut-être pour symboliser mon envol. Il y a quelques étoiles aussi, pour symboliser mon père. » Tu approuves doucement, gardant tes commentaires pour après. « Et j'en ai un autre, où il y a marqué "Vanité" euh.. plus bas. Juste à la limite... » Tu lui lances un sourire malicieux alors, on descendant tes yeux vers l'endroit dont il parle. « Oh tu sais, ce n'est pas comme si je n'avais jamais vu plus que cette limite non ? » Il te cherchais ? Il te trouvais.Tu avais envie de rire, mais tu le gardais, laissant seulement un sourire assez coquin se dessiner sur ton visage. « Mais ne voulant pas te perturber d'avantage, on va seulement se dire que tu me le montreras un autre jour. D'accord ? » Un petit clin d'oeil pour agrémenter le tout, avant d'approcher tes mains de son corps. Tu attends quelques secondes avant de le toucher, attendant comme une confirmation. Chose faite, l'ayant lu dans ses yeux, tu touches doucement sa peau parsemée de tatouage. « Tu en as vraiment beaucoup. Ils sont beaux, mais c'est bizarre quand même, je t'avoue que j'étais habituée à un corps différent. 'Fin euh ... Tu sais. » Oups. Tu sens tout de suite tes joues rosir de gêne, de honte et tout ce qui va avec.

« Je suis toujours sage voyons. » Je lui lance un sourire amical et taquin. J'ai envie de jouer, visiblement elle aussi, et ça me plait plutôt bien. J'ai vraiment l'impression de retrouver la petite April de mon adolescence. Je me déshabille alors, du moins juste mon t-shirt ça suffira hein, et je note son regard s'attarder sur moi. Ça me fait sourire, mais je ne dis rien. À la place, je lui explique chacun de mes tatouages, du moins j'essaie. Puis je lui parle du dernier, juste à la limite où commence mon caleçon à peu près. « Oh tu sais, ce n'est pas comme si je n'avais jamais vu plus que cette limite non ? » Je lui lance un regard taquin. C'est vrai. Elle a vu bien plus bas même, elle m'a vu nu en entier, elle a tout vu de moins, du moins à mon impression. « Mais ne voulant pas te perturber d'avantage, on va seulement se dire que tu me le montreras un autre jour. D'accord ? » Elle me fait même un clin d'oeil. Elle m'allume là où je rêve ? Bon ok, je l'ai pourtant bien cherché aussi quand même hein. Et puis, ça n'est pas pour me déplaire je dois bien l'avouer. Je fais mine d'être un minimum étonné, et pour toute réponse, je lui demande : « Un autre jour ? » Ben oui, ça veut dire quoi ? Qu'elle voudra voir plus bas un autre jour ? Donc qu'on va se revoir ? Pour ça.. ? J'avoue que l'idée me parle pas mal, enfin ça a l'air d'être mal tourné pensé comme ça, mais je vous promets que je n'ai pas un esprit si mal tourné. Mais comment ne pas le prendre ainsi ? En fait le plus troublant, c'est de m'apercevoir que ça ne me dérangerait pas. Puis elle semble me demander l'autorisation de me toucher. Je la regarde fixement et lui sourit, comme pour le lui permettre. Elle pose alors ses doigts sur mes épaules, sur mon corps. Je reste stoïque, bien que je la fixe avec un petit sourire, frissonnant légèrement par moment. C'est plus fort que moi. « Tu en as vraiment beaucoup. Ils sont beaux, mais c'est bizarre quand même, je t'avoue que j'étais habituée à un corps différent. 'Fin euh ... Tu sais. » Je me mets à rire. Elle, elle rougit ... mais moi ça me fait rire. Je cherche son regard et me penche légèrement vers elle, l'air toujours aussi taquin. « J'ai grandi, tu sais. » Je lui fais un clin d'oeil. Je suis certain qu'elle comprendra. Je me recule alors, m'adossant mieux au banc, restant torse un. Après-tout, il fait soleil et je ne vois aucune raison de me rhabiller tout de suite. Bon ok, ça m'amuse aussi, un peu. On dirait un gosse. J'ai envie de lui dire que je suis vraiment content de la revoir, mais je n'ose pas, sans trop bien savoir pourquoi.